En février 2018, nous avons eu le plaisir de découvrir avec enthousiasme Kingdom Come Deliverance. Un RPG médiéval qui a été financé en partie grâce à une campagne de financement participatif qui a connu un très beau succès avec 1,2 million d'euros récoltés sur Kickstarter. Malgré les grandes qualités du jeu, il faut bien admettre que le lancement n'a pas été de tout repos pour le studio Warhorse. En cause ? De nombreux bugs de toutes sortes qui ont gâché l'expérience le jour de la sortie, surtout sur les configurations les plus modestes. Heureusement,  KCD s'est rapidement relevé en déployant rapidement des correctifs successifs. Très vite, le jeu s'est imposé comme LE RPG du moment, quand certains disaient même qu’il était le meilleur jeu de rôle réaliste de tous les temps.

Le Punisher au temps des cathédrales

Pour rappel, le credo du jeu est Donjons et Dragons, mais sans dragons. Et c'est d'ailleurs tout le charme de cette aventure. Pas de magie ni de créatures légendaires, l'histoire humaine se suffit parfois largement à elle-même. Preuve en est qu'après un jeu ultra complet de plusieurs dizaines d'heures, le studio Warhorse trouve encore de quoi faire une suite qui s'annonce encore plus grande et plus épique. 

En fait, ce Kingdom Come Deliverance 2 nous remet dans la peau du bien-aimé Henry, qui en a gros sur la patate. Après un drame qui voit sa famille se faire décimer (pas de spoiler là-dedans, c’est le pitch du jeu), le jeune chevalier va entrer dans une quête vengeresse à la sauce Punisher. Son but ? Trouver les coupables, même si cela doit le mener à l’autre bout du royaume de Bohême, lieu où se déroule une nouvelle fois le jeu.

Plus grand et plus épique

Pour mémoire, le Royaume de Bohême était un État médiéval situé dans la région de Bohême, correspondant principalement à la République tchèque moderne. Fondé au IXe siècle, il a prospéré pendant le Moyen Âge, avec Prague pour capitale. Dans cette suite, nous aurons l'opportunité de découvrir la grande ville régionale de Kuttenberg. Célèbre au Moyen Âge, cette belle cité-forteresse était responsable de plus d'un tiers des productions d'argent en Europe à l'époque. 

Avec cette ville réelle en toile de fond, les développeurs voient plus grand et vont notammentréaliser dans cette suite tout ce qu'ils n'avaient pas pu faire auparavant, faute de moyens ou de développeurs. Kingdom Come Deliverance 2 sera donc plus vaste et plus épique. C'était en quelque sorte le leitmotiv de la présentation vidéo. En outre, le jeu proposera désormais 5 heures de cinématiques contre 3 auparavant, avec la promesse d'offrir plus d'immersion et d'aventure. Et ce avec un réalisme toujours plus poussé.

Un monde médiéval réaliste 

Si cette promesse de réalisme était bien tenue dans le premier épisode, elle le sera encore plus dans la suite. Dans le monde de Kingdom Come Deliverance 2, vos actions auront des conséquences directes sur les gens qui vous entourent. Les personnages, du simple fermier au grand seigneur, retiennent vos actions. Vos faits et gestes, ainsi que vos paroles, sont mémorisés. Si vous êtes malhonnête dans un village, il vaut mieux ne pas y retourner trop souvent sous peine d'avoir une très sale surprise. 

Si vous êtes pris sur le fait après une mauvaise action, vous n'êtes pas présumé innocent en attendant un jugement comme en 2024. La sentence est directe et sans compromis. Vous voilà prévenu. De manière générale, le jeu se veut historiquement précis et une ode au Moyen-Age. Cela devrait seretrouver dans le jeu d’acteur et dans les dialogues, du moins si l’on se fie aux  extraits que l’on a pu en voir. Avec un côté cinématographique plus prononcé, et un jeu peut-être plus naturel et moins théâtral, KDC 2 s’éloigneraun peu de l’idée qu’on se fait parfois de cette période historique, toujours pleine de clichés.

Un jeu profondément européen, loin des clichés

Les développeurs sont clairs et ne souhaitent pas une représentation américanisée ou biaisée du Moyen Âge, souvent dépeint comme une époque sombre, boueuse, où la maladie et la mort règnent en maître. Comme nous avons pu le voir dans le documentaire, à l'aide de vestiges et d'œuvres d'art, le Moyen Âge, surtout à cette période, est un segment de l'histoire très coloré.

Que ce soit à travers une fresque dans une église ou même dans la couleur de certaines draperies et tissus, c’est en fait assez joyeux et bien loin du filtre sans saveur que nous ressortent bon nombre de réalisateurs américains. Donc non, le Moyen Âge n'est pas une époque sombre, encore moins à la période du jeu où l'on est presque à l'aube de la Renaissance. A première vue, le RPG reflète cet état des fait, avec un très gros effort sur les jeux de lumière et les couleurs, aussi bien dans les petits villages que dans les grandes villes, mais aussi dans la nature.

Un monde vivant

Les joueurs de Kingdom Come Deliverance s'en souviennent, les balades en pleine nature sont un véritable enchantement avec un détail sur les forêts tout simplement fantastique. Pour la suite, le travail va encore plus loin avec une vie encore plus présente, notamment au niveau des animaux et tout ce que cela implique (la chasse). Le rythme jour/nuit devrait avoir un véritable impact sur l’environnement et l'ambiance, et les sons ne seront plus du tout les mêmes entre le matin, la journée et le soir. 

Les amateurs de balades champêtres vont adorer. Le studio a expliqué vouloir rendre hommage aux paysages de leur pays et cela était clairement retranscrit dans les différentes vidéos. On notera aussi une attention toute particulière portée aux arbres et à la végétation. Car, pour mémoire, dans le premier épisode, il était possible de concocter des "potions", ou du moins des élixirs médicinaux, avec ce que l’on trouvait dans la nature.

Du combat malgré tout

Si le Moyen Âge est moins sombre que ce que l'on pense, le combat est malgré tout omniprésent dans la vie médiévale. Aussi bien pour la distraction, comme lors des tournois (à l’arc, à cheval, à pied), que pendant la guerre. De ce côté-là aussi, il y a du nouveau dans Kingdom Come Deliverance 2. De nouveaux types d’armes font leur apparition : les arbalètes, qui furent extrêmement demandées via une mise à jour dans le premier épisode, et les armes à poudre noire, notamment avec ce que l’on appelait à l’époque un "Bâton à feu".

Rien à voir toutefois avec les armes à poudre noire plus évoluées que l’on verra par la suite, comme le mousquet dès le XVIe siècle. Dans Kingdom Come Deliverance 2, il s'agit d’un simple tube lisse monté sur un support en bois, avec une bourre, de la poudre noire et un projectile. Un canon à main dans sa plus stricte définition. De quoi multiplier les possibilités pendant les assauts, puisque les combats semblent toujours aussi nombreux, avec le retour de batailles de grandes ampleurs.

Évidemment, difficile de proposer une suite de KCD sans améliorer également le combat à l’épée, qui représente l'essentiel des affrontements. Une nouvelle fois, le studio a fait appel à un spécialiste historien dans le domaine pour retranscrire au mieux les animations et les sensations à l’écran. Le jeu souhaite vraiment vous donner l’impression de tenir l’épée dans les mains, bien plus que dans le premier jeu. Pour réussir ce pari, la sonorité des épées est plus réaliste et les combos/parades se veulent plus viscéraux.

Plus fluide et moins rigide

Attendons de voir ça manette ou clavier en main. D'après ce que l’on a pu voir, que ce soit dans les combats ou dans les déplacements et les différentes interactions avec le décor, les animations sont d’ailleurs un cran au-dessus. C’était un peu rigide dans le premier épisode et cette fois-ci, ça semble être bien mieux. Reste à voir jusqu’à quel point, mais dans les différentes vidéos que l’on a pu voir, on a pu remarquer un côté beaucoup moins robotique dans les déplacements avec une plus grande fluidité et grâce dans les mouvements.

Ce qui est certain, c’est que cette suite directe souhaite, au-delà d’une nouvelle histoire avec une nouvelle galerie de personnages et des décors inédits, vous offrir une expérience encore plus épique et réaliste. Le jeu semble bien répondre aux attentes de 2024. Et cela tombe bien, puisque le titre est justement prévu pour cette année sur LISTE DES PLATEFORMES.  Et en version définitive sans passer par un accès anticipé.

ON L’ATTEND… AVEC GRANDE IMPATIENCE

Très clairement, ce Kingdom Come Deliverance 2 donne envie. Plus grand, plus épique, plus réaliste, plus profond, plus immersif, les promesses sont nombreuses et on a forcément hâte de pouvoir plonger corps et âme dans l’aventure. Espérons maintenant que le lancement soit plus propre que ce ne fut le cas à l’époque de la sortie du premier épisode. L'espoir est grand et le jeu semble avoir toutes les cartes en main pour frapper très fort.